Pour entrer dans l'oraison

Prier c’est accueillir activement les dons divins. Ils sont innombrables.

Choisissons le chemin le plus simple : la voie des cinq sens.

Accueillons ce que peut nous dire Dieu de sa vie de Créateur, ayant pris chair.

Accueillir par les cinq sens, c’est, devenant tout ouïe, passer d’entendre à écouter. C’est, devenant tout pores, passer du sentir au ressentir. C’est devenant tout narines, passer du simple respirer au humer. C’est, devenant tout perception de saveurs, passer du goûter au savourer. C’est devenant tout yeux dessillés, passer du regarder à l’admirer.

• Soif : « Dieu, Toi, mon Dieu, je te cherche dès l’aube, mon âme a soif de Toi ; après Toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau » Ps LXXXIII,2

• Désir : « Mon âme se consume à désirer tes décisions à tout moment » Ps CXVII,20

• Parole de Dieu : « Mon enseignement ruissellera comme la pluie, ma parole descendra comme la rosée, comme l’ondée sur la verdure, comme l’averse sur l’herbe » Dt XXXII,2

• Silence : « Je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, l’enfant sevré contre sa mère » Ps CXXX,2

• Esprit-Saint : « Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en Lui ; car l’Esprit n’avait pas encore été donné, puisque Jésus n’avait pas encore été glorifié » Jn VII,39

intro oraison 1  

Le don de Dieu symbolisé par l’image de « l’eau vive » est celui de l’Esprit-Saint. La soif de l’Esprit est de l’ordre du désir amoureux : à peine ai-je bu qu’à la fois ma soif est en partie étanchée et que son désir s’avive de boire encore. Mon cœur se désaltère, se ressource, se ressaisit et reprend marche … et l’infini est toujours à l’horizon.

   La Parole de Dieu est savourée. Six pistes de délices : celles d’être conseillé, de connaître les volontés divines, d’être consolé, de pouvoir acquiescer aux ordres divins, d’être guidé et d’avoir reçu la Promesse de Dieu (Ps CXVIII,24).

intro oraison 1-2  

• Plaisir : « guide-moi sur la voie que Tu ordonnes, car j’ai là mon plaisir » Ps CXVIII,35
  « je trouve mes délices en tes ordres, vraiment, je les aime » Ps CXVIII,47

• Consolation : « con-solare : être avec celui qui est seul. C’est la mémoire de la fidélité divine qui me console, qui me tire de cette fausse solitude où je croyais me refroidir. La mémoire ravive les cendres et peut faire jaillir à nouveau le feu de la présence.

• « Seigneur, mon partage et ma coupe, c’est Toi qui garantis mon destin ; le sort qui m’advient fait mes délices » Ps XV,5-6 . Sort, destinée : un parasite désastreux pour le silence de la prière peut venir du vrombissement qui nous saisit, lorsque nous sommes inquiets de notre avenir … Le psalmiste ne sachant pas encore quel va être son sort, s’abandonne à la confiance divine. Il présavoure la coupe qu’il va boire. Plaisir à venir ou épreuve ? Il ne le sait pas, mais ce que, dans sa foi nue, il connaît, c’est que la volonté de Dieu sur lui est bonne. « Tu m’apprendras le chemin de vie, devant Ta face, surabondance de joie » Ps XV,11.

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•  Nom de Dieu : «  Ton Nom redit la majesté plus haute que les cieux par la bouche des enfants, des tout-petits »

• Nuit : la nuit est propice au grand silence. « Tu scrutes mon cœur, Tu me visites la nuit » Ps XVI,3

• Gratuitement. Avec Dieu, pas de familiarité, pas de vulgarité mais de l’humilité. Humilité qui consiste à se taire devant ce qu’on ne comprend pas, et à demander que son intelligence nous soit accordée, gratuitement sans marchandage.