Pour entrer dans l'oraison (suite)

Quatre états d'oraison

Comment prier sans cesse alors que chacun est absorbé par de multiples tâches ? Suivons Jésus
orienté vers le Père, dans la communion avec l’Esprit.
    L’homme réalise qu’il n’est pas que son corps. Il est aussi son âme. La respiration de l’âme se fait en Dieu. Nous avons été créé à la ressemblance des Trois Personnes divines, afin que chacun d’entre nous entre en rapport direct et immédiat avec elles.
    L’oraison est offerte à toutes les âmes qui aspirent à pénétrer dans les profondeurs de l’intimité divine.
En plus des minutes quotidiennes données à la prière, c’est toute notre vie qui doit être une oraison. Elle est moins un exercice particulier que l’exercice même de tout la vie spirituelle. D’elle découle tout le reste : lectures, renoncements, œuvres de charité ...

 Certains moyens, méthodes et conseils peuvent nous aider dans l’oraison, ces moyens ne sont pas, en eux-mêmes, l’oraison.
    L’oraison est quelque chose de facile. Ce qui est difficile, c’est l’idée que nous nous en faisons. Elle ne se fait pas d’abord avec nos efforts humains.
    « L’oraison est un commerce intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé » Ste Thérèse d’Avila, Vie, chap.8
    Elle est échange de deux amours : celui que Dieu porte à tout homme et celui de l’homme pour son Créateur et son Sauveur. Elle n’est pas exclusivement un « entretien », elle est un « commerce »: le fait de nous trouver avec Dieu, de « cohabiter » avec Dieu.
    L’oraison est la libre expression de deux amours. Cet échange amoureux procède par touches progressives, par tâtonnements.
    Désirer faire oraison, c’est déjà faire oraison. Elle est affaire de « cœur » et non de « tête » : « il ne s’agit pas de beaucoup penser mais de beaucoup aimer »
Ste Thérèse d’Avila. Même si notre intelligence, notre imagination peuvent être amenées à participer à cet échange amoureux, l’oraison se situe en ce lieu de notre être où Dieu réside amoureusement : dans notre cœur.
    St François de Sales : « L’Amour ne parle pas
seulement par la langue mais par les yeux, les soupirs et les contenances ; oui, même le silence lui tient lieu de parole. Certes, en la théologie mystique, c’est le principal exercice de parler à Dieu, et d’ouïr parler Dieu au fond du cœur ; et parce que cet entretien se fait par de très secrètes aspirations et inspirations, nous l’appelons colloque de silence : les yeux parlent aux yeux et le cœur au cœur, et nul n’entende ce qui se dit, que les amants sacrés qui parlent
 » Traité, Chap.4
    Chacun a avec Dieu une façon unique de vivre cet Amour. Ainsi elle sera souvent au diapason avec ce que nous sommes en train de vivre : joie, épreuve, fatigue, maladie … Elle pourra ainsi être joyeuse ou triste, paisible ou inquiète, sensible ou silencieuse.

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 L’oraison est une prière personnelle. Je peux être en état d’oraison pendant une Eucharistie : une phrase de l’homélie, une parole des lectures, ou un mot dans un chant vont venir attendrir mon cœur et ainsi, un dialogue d’Amour s’instaurer entre Dieu et moi. Cela durera parfois trente secondes, une minute, cinq minutes.


    Il y a quatre états d’oraison. Thérèse d’Avila utilise une image : celle d’un jardin qu’il serait nécessaire d’arroser afin qu’il produise des fruits. Le jardin est notre âme, l’eau de l’arrosage, l’oraison.

  • Il est un premier moyen d’arroser le jardin, en tirant l’eau d’un puits à la force des bras. Grande fatigue, maigre résultat. Bien des bruits dispersent, distraient ...C’est au début d’une vie spirituelle ...
  • Le deuxième moyen : tourner la manivelle d’une noria, garnie de godets. L’âme en cet état d’oraison goûte des moments de quiétude en l’être aimé, mais elle doit aussi parfois
        recueillir tout son être alors que les distractions, l’ennui, la fatigue apparaissent.
  • Il est une troisième manière d’arroser le jardin de notre âme, en amenant l’eau d’une rivière. Ces états d’oraison correspondent à certains moments où le Seigneur fait en notre âme presque tout le travail. L’âme se trouve, sans effort particulier, saisie, plongée en Dieu. Moments brefs, quelquefois plus longs.
  • Le quatrième état d’oraison : le temps de la pluie abondante. C’est le Seigneur qui arrose. Ce degré d’oraison est une union complète de l’âme avec Dieu ou à des élévations d’esprit.
            Nous en concluons qu’il existe deux sortes d’oraison : 
    la première est celle où l’âme garde l’initiative—un mot : ACTIVITE.
    la deuxième est celle où Dieu intervient  par un secours particulier - un mot : PASSIVITE.
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Toutes les méthodes d’oraison commencent par un effort de mise en présence de Celui qui est notre Dieu et Seigneur.

Ce Dieu que nous cherchons et que nous voulons aimer, n’est pas à chercher loin de nous, Il est en nous.

Cette recherche de Dieu en nous n’est pas nombrilisme ou retour égoïste sur soi. Ce n’est pas soi-même que l’on cherche, mais la Présence de Celui qui vit en nous et prie en nous.

Le Saint-Esprit a été largement répandu en nos cœurs ; nous devons Le laisser agir en nous et rejoindre la prière qui réside en nos cœurs.

 

Une des premières choses à vivre dans l’oraison, c’est cette invocation de l’Esprit-Saint. Le supplier de prier en nous, avec nous ; Lui demander de nous aider à retrouver le chemin de notre cœur, là où réside la Sainte Trinité.

Souvent, cette mise en présence de Dieu se fera par la foi, dans une certaine nudité, une pauvreté, voire une détresse. Dieu ne se fait pas toujours sentir sensiblement au cœur de celui qui Le prie. Il ne faut pas aborder l’oraison avec l’idée de réussir immédiatement à trouver cette Présence. La grâce de l’oraison, Dieu nous la donne progressivement, et dans l’oraison elle-même.
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Notre misère n’empêche pas notre prière d’être bonne et même excellente si elle est un cri vers Dieu

 

 

 

Article publié par Paroisse st Joseph en solesmois • Publié le Lundi 18 mai 2009 - 17h38 • 3442 visites

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