LA MEDITATION Elle sera bonne si les « objets » du « ruminement mystique » nous poussent à aimer davantage le Seigneur. Elle consiste à faire, sur un sujet choisi, des réflexions et considérations, souvent à l’aide de l’imagination, pour créer en soi-même des résolutions. Par ce moyen de l’imagination, nous occupons par exemple notre esprit à un mystère de la vie de Jésus, de sa Passion, afin qu’il n’aille pas « gambader et folâtrer », mais qu’il se maintienne, lui aussi, dans la Présence de Dieu. S’il arrive qu’après avoir commencé à méditer, notre âme se trouve toute émue et attendrie en Dieu, il est d’une importance capitale de cesser cette méditation. Si la méditation est presque toujours nécessaire et utile, elle n’est pas toujours possible. Il est des esprits qui ne peuvent se représenter Jésus qu’ils n’utilisent pas leur imagination mais appréhendent la Présence du Christ par la foi. Elle devra toujours se faire autour de la Personne du Christ et de sa sainte humanité. |
DISTRACTIONS ET SECHERESSES Sur la route de l’oraison, il faut accepter l’alternance des consolations et des désolations. Accepter d’aller à l’oraison non pour se trouver soi-même, être bien, satisfait, comblé sensiblement mais pour rencontrer Dieu. Accepter de passer par le DESERT, ce « lieu » où on a l’impression de ne plus rien savoir, de ne plus rien trouver et de tourner en rond. Et pourtant, c’est le « lieu » des fiançailles avec Dieu, le « lieu » où le Seigneur parle au cœur, où Il scelle une alliance avec son peuple : « c’est pourquoi Je vais la séduire, la conduire au désert et parler à son coeur » Os. 2,16 Mais le désert est aussi le lieu des murmures contre Dieu, des révoltes, des amertumes. Le lieu où l’homme apprend à se voir, à se connaître sans masque, tel qu’il est. En même temps que se fait cette connaissance de soi, Dieu se fait connaître ; Il se propose au désert comme le seul Sauveur, comme le seul secours, la seule vie de l’homme. Distractions, tentations, ennui, dégoût : il nous faut passer par là. Mais lorsque les distractions ne sont plus passagères, qu’elles empêchent l’âme de se fixer sur Dieu, c’est alors qu’elles constituent un état de sécheresse. Une âme en période de sécheresse est plus énervable, irritable, ou triste. Le découragement n’est pas loin ainsi que la tentation de quitter l’oraison. Que faire ? Ne pas se troubler ! Demander parfois l’avis de notre « directeur » spirituel. « C’est la persévérance qui importe le plus ici » Ste Thérèse d’Avila. L’homme du XXème siècle a du mal à durer. Il lui faut tout, et tout de suite ; sinon il zappe. Or la persévérance à faire oraison et à continuer de tenter de se recueillir, garantit le succès ainsi que les fruits dans l’oraison. L’humilité est aussi un excellent remède aux états de sécheresse et aux distractions : accepter, humblement, de reconnaître que par nous-même nous ne pouvons rien attire les grâces de Dieu. En dernier recours : la vierge Marie. Lui demander de présenter notre oraison à Jésus. LES TENTATIONS Rien n’est plus odieux au démon comme la prière. Le mot « diabolos » signifie un mouvement que l’on fait dévier de son objectif. C’est ainsi que tous les artifices et entreprises du démon visent à cela : nous faire dévier de ce pour quoi nous sommes faits : la contemplation de Dieu. Nous ne serons pourtant jamais tentés au-dessus de nos forces. Il est normal de vivre des tentations bénignes, ou plus importantes et douloureuses, par exemple dans l’imaginaire ou les sens, car le combat spirituel est un signe de santé spirituelle. |