méditation 03 2011

Vieillir ? Mûrir ?

Vieillir ? Mûrir ?!
Vieillir ne veut pas dire être vieux. Vieillir c’est la vie. Le bébé, l’enfant, l’adulte vieillissent et nous vieillissons tous ensemble.
Vieillir est une activité. La plus belle et la plus importante.
Pourtant être vieux peut être un « naufrage » (Chateaubriand).
On est vieux quand on est triste et que l’on vit enfermé dans le discours de l’amertume, de la mélancolie, de l’aigreur et de la tristesse. Certains commencent très tôt à être vieux.
Il y a des jeunes qui sont vieux.
Ils sont lugubres. Ils ne se réjouissent de rien. Ils traînent une mine d’enterrement. Que d’attitudes sont vieilles dans notre société frileuse, qui récrimine à propos de tout en rêvant du risque zéro. Comme le malade imaginaire de Molière, qui est malade à l’idée d’être malade.
Or, quand on vit, la vieillesse n’existe pas, malgré ses inconvénients. Il n’y a que de la vie.
Quand on ne vit pas, on est vieux avant même d’avoir vieilli, malade avant de tomber malade, triste avant d’en avoir l’occasion.
En ce temps que la liturgie nomme « ordinaire », à quelques semaines du carême, pourquoi ne pas prendre conscience que vieillir c’est aussi mûrir ?
Car si vieillir c’est subir, mûrir s’apprend. C’est un état d’âme et pas seulement un état du corps. Mûrir c’est regarder en face la vie souvent âpre et ses difficultés.
Offrir sa vie, demeurer un être humain au lieu de devenir un persécuté ou un persécuteur n’est-ce pas laisser mûrir son baptême ?

Article publié par Henri-Claude Jouvenaux • Publié le Dimanche 20 février 2011 - 19h24 • 2986 visites

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