« On ne le voit pas ! »
Au fait, qui est « on » ? Et qui est « le » ?
Serait-ce « le » chrétien qui n’est pas à la messe du clocher voisin ? « On » est alors celui qui va à la messe chaque dimanche, peu importe l’endroit.
Serait-ce « le » gentil catéchisé de quatrième année qui se prépare depuis quatre ans à la communion solennelle ? D’où, « on » est une catéchiste désolée d’avoir tant de mal à témoigner de sa pratique dominicale en l’absence de son gamin.
Serait-ce « le » Saint Esprit dont fêtons la venue, la beauté et la puissance à la Pentecôte ? Au cas où « on » est chacun de nous qui ne le prie pas ou peu et qui est mal à l’aise avec son mystère.
Serait-ce « le » curé de la paroisse ?
C’est vrai, quoi. Où est-il ? Que fait-il ?
« On » n’est-il pas là la personne qui regrette que « le », « lui », n’est pas disponible quand « on » en a besoin ?
« On ne le voit pas » n’est-ce pas notre incompréhension, notre désarroi devant les positions pastorales de l’Eglise d’aujourd’hui ?
Avant, « le » curé était aux processions et aux concerts. Aujourd’hui, « le » est où ?
- 25 couples à marier. Deux et trois rencontres avec chaque couple. Merveille ! Sans compter la tasse de café pas prévue, le repas improvisé, ou le coup de téléphone amical …
- Les adultes catéchumènes. Ils demandent le baptême, la confirmation, l’Eucharistie, le pardon de Dieu. Merveille ! Une à deux rencontres par mois de partage et de catéchèse. « Maintenant, nous ‘le’ considérons comme de notre famille ! » …
- Les formations et catéchèses d’adultes. Merveille ! De dix à quarante personnes, une à deux fois par semaine, ou le dimanche avant la messe. Et les heures pour rechercher et préparer le meilleur par respect de la soif de connaître Jésus …
- Les temps forts : 1ère communion, servants d’autel … et les parents … Merveille ! Tant d’enfants, de jeunes. Tant de différences, d’attentes, de questionnements, de rires et de joie …
- La visite, au pied du lit de la malade mourante. Merveille ! Le courage et la foi de l’entourage …
- L’accueil au presbytère. Merveille ! A toute heure. Un p’tit café dès 8 heure, un au-revoir à 23 heures, un extrait d’acte de baptême, une confidence, une confession …
- Prier. Longuement, souvent. Seul, avec les autres. Merveille ! Malgré le regret de n’être pas plus accompagné, télévision oblige …
- Célébrer les sacrements, la messe, les baptêmes … ! Merveille ! Vibrer avec des sœurs et des frères d’une même foi …
- Les rencontres avec les prêtres du doyenné ou du diocèse. Merveille ! Formation, prière, convivialité. Apprendre à connaître les paroisses des autres, leurs joies et leurs peines …
- Et il y a les équipes d’animations (et se voir chaque semaine), les grands jeunes, les enfants du caté et leurs parents, les projets de tous ordres, la vie des clochers et des préoccupations des élus, et les mouvements qui s’occupent plus pauvres avec les questions si importantes du changement d’attitude pour le partage, et la détente et le repos nécessaires, et les courses, et la popote, et la lessive, et le repassage, et le ménage (bof). Merveille !
Être un homme au milieu des hommes …
Au fait, « on » « le » voit, là !
« On » n’est-ce pas celui qui essaie de comprendre ce qu’est devenu notre monde et l’église ?
« Le » curé … heureux d’avoir été appelé par son Seigneur à cette vie de combat et de merveilles !