ZAPPING
J’étais en famille. Les petites filles jouaient. Autour d’elles, il y en avait partout : légos, poupées, pâte à modeler, livres…Elles zappaient : une minute avec un livre,deux avec …, trois …incapables de se tenir à jouer, à créer leurs jeux. Il fallait que les adultes les intéressent sans cesse.
Et là, j’ai pensé : plus tard, elles seront devant la télé, zappette à la main : une minute pour le chanteur, deux pour…, trois…incapables de se tenir à regarder une émission. C’est qu’il faut tout le temps être intéressées !
Et je pense à ces enfants devenus adultes qui zappent l’église qui n’est pas au village, la messe pas intéressante, la fin de l’enterrement (les deux minutes qui restent beaucoup trop longues…)
Petits, ados, adultes, savons - nous encore tenir dans la durée ?
Zapper, n’est-ce pas une forme de mal être ?
« De mon temps » - il ne faut pas oublier son grand âge - il n’y avait pas cette orgie de jouets : j’avais un mécano, je rêvais de la boîte suivante, de la nouvelle roue, du cardan. Il fallait attendre la fête, l’occasion ou l’argent des parents ! Je ne m’ennuyais jamais et aujourd’hui, je sais tout faire de mes mains.
Peut-être qu’il manque à nos jeunes, quelque part, un peu d’ennui pour inventer le temps qui passe ? la quantité des jeux et surtout de leurs activités ne les amène - t - elle pas à toucher à tout et à zapper ?
« j’ai envie », « je n’ai pas envie » devient la manière de vivre
Ce n’est pas la mienne, encore moins l’esprit de l’Evangile qui appelle à découvrir « l’aujourd’hui » de Dieu qui n’est pas la fuite du temps présent, la nostalgie d’hier ou l’attente de demain